Le psaume 89 (88 grec)

02 L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ; ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.

03 Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ; ta fidélité est plus stable que les cieux.

04 « Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur :

05 J’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges. »

06 Que les cieux rendent grâce pour ta merveille, Seigneur, et l’assemblée des saints, pour ta fidélité.

Traduction du psautier liturgique (TOB)

La traduction de Théodore de Bèze (1562)

Je chanterai, Seigneur, sans cesse ta bonté,

Je parlerai toujours de ta fidélité,

Car on doit affirmer que ta grâce est bâtie

Pour durer à jamais, comme on voit établie

Dans l’espace des cieux la course invariable

Nous attestant si haut ta parole immuable.

Version du recueil de cantiques « Alléluia » : Je louerai ton amour et ta fidélité

1. Je louerai ton amour et ta fidélité ;
C’est d’eux que toute vie reçoit sa vérité.
Pour nous ouvrir, Seigneur, un chemin d’espérance,
Avec ton bien-aimé, tu as fait alliance ;
Ton amour a posé la base de son trône
Et ta fidélité a fondé son royaume.

Les coulisses du culte sur RCF

Mardi 3 novembre, 14h 53, je reçois un SMS de Marie-Pierre :

– Daniel Cassou me demande si je peux faire le culte à la radio RCF pour ce week-end, enregistrement vendredi. C’est en « couple »… j’imagine que pour toi c’est trop chaud de le faire avec moi ? 

Réponse de ma part à 14 h 54 :

– Heu, non pourquoi pas ?

Et c’est comme cela que nous avons dû, en 48 heures, préparer ce culte qui a été diffusé le dimanche à 18h. Entre temps il fallait enregistrer les musiques ( merci à Gunhild Wolff, Johanna Reichel et Christian Ramamonjisoa), les chants ( merci à Agnès Kauffmann) et repartir d’un texte que l’un dentre nous avait « en magasin » afin d’arriver à cette prédication à deux voix.

Si cela fut si juste au niveau timing, c’est que Daniel Cassou (le responsable de la communication de notre Église au niveau national) a eu connaissance seulement le mardi matin de la disponibilité du créneau offert par RCF.

Vous pouvez réécouter le culte :

https://rcf.fr/spiritualite/priere/culte-protestant-du-dimanche-8-novembre-2020

Orgue et prière

Mercredi 25, à 18 heures et pour ceux qui n’habitent pas loin,

l’église sera ouverte pour la prière personnelle.

Possibilité d’un entretient pastoral.

Méditation… avec Francine Carillo

« A vivre dans le négatif, nous nous désaccordons.

Nous ne rendons plus le juste son,

nous ne sommes plus au diapason

qui nous accorde au chant de la création.

La louange élève et relie

alors que la plainte sépare et avilit.

La louange met debout,

la plainte met à genoux.

Nos paroles nous façonnent

et ce que nous sommes

à la couleur de ce que nous disons.

Quand le ciel est trop bas,

que le courage manque à nos pas,

choisir le psaume au lieu de la complainte,

élire l’imploration plutôt que la déploration.

Traverser de ce que nous ressentons

vers ce que nous pressentons,

cet envers lumineux des êtres et des choses,

qui appelle la confiance et l’endurance.

Célébrer la vie nous reconstruit,

la dénigrer nous ramollit.

Si nous ne mettons pas au monde la gratitude,

elle n’y sera pas ! »

Francine Carillo, in l’Imprononçable, Labor et Fides, 2014, p. 115 et 116.

Ne pas nous résigner

Devant la tragique actualité récente, après Nice, Vienne, il importe de ne pas nous résigner à la barbarie, et de rester fermement enraciner dans cette Parole qui seule peut nous donner de tenir sans sombrer dans le piège de la haine et de l’amalgame.

L’esplanade des Invalides, un matin d’automne…

Tenir !

Pour tenir il va falloir être attentif aux petites choses, aux petits riens, à la beauté ordinaire et pour pouvoir l’écouter, parfois faire taire le brouhaha extérieur….

JF Breyne

Abbaye bénédictine Saint Louis du Temple de Limon.

Vitrail réalisé par Mère Geneviève Gallois.

Message de la présidente du Conseil national

Message d’Emmanuelle Seyboldt

« Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. »

Frères et sœurs,

Les jours que nous vivons sont sombres, la peur s’infiltre dans les esprits, la mort et son cortège de larmes recouvrent tout. L’épreuve est forte. A la peur de la maladie s’ajoute la menace terroriste. Deux dangers insaisissables, non-maîtrisables.

Au cœur de l’épreuve, c’est en Dieu que nous plaçons notre confiance. Disons-Lui nos craintes et nos peurs, Il apaisera notre cœur. Tournons-nous vers Lui, il nous donnera sa paix, à nulle autre semblable.

Alors que nous avançons sans voir d’issue, c’est Dieu qui guide nos pas. En Jésus, le Christ, Il a subi la violence, il a traversé la mort. Il a ouvert la porte d’une irréductible espérance. Soyons les uns pour les autres témoins de cette espérance, témoins de cette promesse de vie plus forte que la mort. Ne marchons pas à la suite des violents mais soyons partout, toujours, des artisans de paix.

Dans la nuit du monde, que la lumière du Christ ressuscité soit notre phare.

Emmanuelle Seyboldt,
Présidente du Conseil national

Message du Synode national

Message aux Églises locales et paroisses
de l’Église protestante unie de France
Le Synode national de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF), réuni le 24 octobre 2020 à Paris en multiplex veut tout d’abord exprimer sa reconnaissance à Dieu pour les biens dont il nous comble.
C’est Lui qui nous tient unis les uns aux autres.
Reconnaissance à Dieu qui fait toutes choses nouvelles. Il ouvre un chemin là où tout est bloqué. Il remet debout ceux qui sont tombés. Dans l’épreuve que nous vivons collectivement, alors que le désespoir rôde, nous vivons et réaffirmons notre espérance.
C’est dans cette espérance que nous voulons évoquer la tragique actualité récente.
L’assassinat de M. Samuel Paty par une personne fanatisée a bouleversé la France. C’est un acte ignoble, épouvantable. La juste réponse ne peut pas être d’assigner les croyants à vivre leur foi dans la seule sphère privée. D’une part parce que les croyants ne sont pas des fanatiques. Le fanatisme est une maladie de l’idéologie. Et d’autre part parce qu’au contraire, il faut parler davantage de religion et de foi, il faut débattre, il faut mettre de la raison, de l’intelligence, de la théologie dans l’espace public, croiser les regards et les domaines scientifiques, exercer une critique des exposés dogmatiques.
Ce qui alimente le fanatisme, c’est la simplification, la généralisation et l’inculture.
L’Église protestante unie a un rôle à jouer dans la construction d’une société immunisée contre ce poison. Dans la vigilance et l’espérance, marchons en confiance et avec courage dans la communion donnée par Dieu.
C’est pourquoi le Synode
– demande au Conseil national de relayer cette interpellation auprès de la Fédération protestante de France et du Ministre de l’Intérieur, et d’être force de proposition en ce sens.
– demande au Conseil national d’élaborer des outils de réflexion afin d’aider les Églises locales et les paroisses à travailler ces questions et à être témoins auprès des autres communautés de foi.
– demande aux Eglises locales, paroisses et conseils régionaux de l’EPUdF d’interpeller préfets et élus sur ce sujet, et de prendre une part active aux débats et aux réflexions.

Je revendique le droit au blasphème

Devant le retour dans certains médias, suite à la reparution par Charlie Hebdo de ses caricatures du Prophète, de débats autour de la notion de blasphème,  je ne résiste pas à  partager avec vous ce que j’écrivais alors…

Le droit au blasphème !

Il y a quelques jours, je lisais dans un journal protestant bien connu que « depuis 1984, les procès intentés pour injure envers une religion se sont multiplies en France ».

Et face à l’actualité récente, j’entends certains qui me confient : « Quand même, on ne peut pas tout dire ! il faut respecter la croyance de l’autre ». Oui, certes, mais si c’est au prix de l’interdiction de toute critique, de toute liberté de parole, alors non ! Résolument non !

Pour ce qui relève des propos, donc des idées, des convictions, alors je me rallie sans hésitation aucune à Castellion qui se dressait contre Calvin qui venait d’accepter que Servet soit condamné au bucher pour cause d’hérésie…! « Qu’on accorde à tous la liberté de parler et d’écrire ; on verra très vite quelle est la puissance de la vérité lorsqu’elle est libérée » (Castellion publie un ouvrage Contre le libelle de Calvin dont l’impression n’aura lieu en Hollande qu’en 1612 ) ».

Nos lois, qui condamnent l’incitation à la haine raciale, me semblent amplement suffisantes et la seule limite acceptable. Car sinon, autant de coups de boutoir contre des libertés chèrement acquises depuis Voltaire.

Voulons-nous revenir un jour, sous prétexte de respect et de politiquement correct, au sort réservé au chevalier de la Barre* ? Ne peut-on plus se moquer d’un système de pensée ? Dire son désaccord contre telle opinion érigée en principe absolu ? Faudra-t-il interdire à nouveau Candide ?

Pire : aurions-nous la mémoire si courte ? Celui que nous reconnaissons comme Seigneur et Maître, celui-là même n’a-t-il pas été accusé lui aussi de blasphème ? N’est-ce pas la principale raison invoquée pour sa comparution devant Pilate ? (Matth 26, 65, Marc 14, 64 )

Allons, ne mélangeons pas tout : chaque enfant battu, chaque femme violentée, chaque homme torturé, voilà ce qui blesse Dieu, bien davantage que quelques incantations verbales et irrespectueuses. Souvent goûts immodérés pour la provocation, parfois franches stupidités, voilà ce que nous appelons blasphème : faudra-t-il aussi faire une loi contre la bêtise ? »

JF Breyne. 2015.

*Le chevalier de La Barre et deux « complices » sont accusé d’avoir chanté deux chansons libertines irrespectueuses à l’égard de la religion et d’être passés devant une procession en juillet 1765 sans enlever leur couvre-chef. Pire, les trois hommes, par défi, refusent de s’agenouiller lors du passage de cette même procession. Le chevalier de La Barre est donc condamné… à mort ! Cette sentence pour blasphème est exécutée le 1er juillet 1766 à Abbeville par cinq bourreaux spécialement envoyés de Paris ; « Je ne croyais pas qu’on pût faire mourir un gentilhomme pour si peu de chose » auraient été ses dernières paroles.